Dévalorisation du retraité de la CNR en Algérie.

Dévalorisation du  retraité de la CNR en Algérie. 

En Algérie, malheur à celui qui prendra sa retraite et qui dépendra de la CNR. Dans le cadre de l'amélioration du pouvoir d'achat des retraités, le Gouvernement avait décidé la revalorisation des pensions et allocations de retraite au titre de l'année 2020, à des taux oscillant entre 2 et 7% à compter du 1er mai 2020" et cela suivant un communiqué en date du 10 mai 2021 , où Monsieur le ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Mr El Hachemi Djaaboub, en exercice à cette époque , avait annoncé à partir de la Wilaya de Jijel la revalorisation des pensions de retraite au titre de l’année 2021 à des taux oscillant entre 2% et 7% applicable dès la semaine suivante. Jusqu’à ce jour, les retraités attendent toujours ces maigres augmentations dont le but, selon la loi était d’ajuster au fur et à mesure les pensions de retraités des Algériens qui pour certains sont devenus beaucoup plus au niveau d’une allocation qu’autres choses. En cette année 2021, ce droit leur est refusé ainsi que leur reconnaissance au niveau de toutes les instances de l’état. On fait appel aux retraités que lors des élections présidentielles ou législatives ou même municipales et suivant les statistiques, ils représentent plus de 60 % des votants. 

Le constat est amer, toutes les promesses qui leur sont faites lors des échéances électives n’ont jamais étaient tenues, malgré leur attachement aux lois de la république. La dévalorisation du retraité est une réalité en Algérie et les faits le prouvent. En voilà quelques-uns : 

1) La création de trois caisses de retraite avec des lois différentes pour chacune d’elles. 

- Le retraité de la CNR, doit travailler pendant 32 ans jusqu’à l’âge de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, pour avoir droit à une pension de 80 % de son salaire sauf s’il adhère à une mutuelle qui lui couvrira les 20 % restant et celle-ci est dévaluée chaque année par rapport à l’inflation, malgré les maigres revalorisations annuelles dont il a droit, alors que le retraité des deux autres caisses a droit directement à 100 % de son salaire sans être obligé à travailler 32 ans. Nous pouvons constater qu’à partir de là, il existe trois classes de retraités en Algérie. 

 

 

- La dévaluation de la pension de retraite de la CNR, est constatée chaque année, suivant l’inflation qui est plus 10 fois supérieur aux maigres revalorisations annuelles et à chaque augmentation de salaire les pensionnés de la CNR n’y ont pas droit alors que ceux des deux autres caisses sont indexés aux salaires de postes actuels. A titre, d’exemple un cadre d’état ayant pris sa retraite dans les années 80, a une pension d’environ moins 25 000 DA actuellement, alors que pour le même statut, en 2021, suite aux augmentations de salaire d’année en année, celui-ci serait payé par la CNR à plus de 120 000 DA mais dans 10 ans ce dernier sera confronté à la même problématique que le premier car pendant que les salaires augmenteront sa pension ne suivra pas. Les deux autres caisses ont prévu ce cas de figure et ont indexé leur pension suivant le salaire de poste. Autrement dit, le retraité des années 80 de ces deux caisses et celui de 2021 ont la même pension. Le législateur des trois caisses, ne fait pas partie de la CNR, alors on n’est pas mieux servi que par soi-même. Les deux caisses possèdent encore d’autres avantages que la CNR n’a pas, mais ce n’est pas le sujet. Notre but est de dénoncer cette discrimination illogique entre les caisses et qui ne fait pas honneur à un pays ou tous les algériens sont égaux en droits et devoirs. 

2) Cette dévaluation du retraité et ce manque de considération ont été remarqués même lorsque celui-ci a voulu prendre en main ses problèmes et créer son propre syndicat OSRA. Tous les syndicalistes, la presse ont applaudi, et ont soutenu cette initiative, seuls les législateurs et le ministère du travail refusent, que les retraités aient leur propre syndicat. Ce manque de considération et ce manque de respect ont été notés par le syndicat OSRA et les retraités qui sont surpris de lire dans certains articles de presse que l’abattement de l’IRG est une augmentation des pensions de retraite et encore plus que ça lorsqu’un haut cadre de l’état de caisse de retraite annonce que cela va influencer sur le déficit de la CNR alors que cet abattement ne relève pas de cette caisse. Les amendements du projet de la nouvelle loi de travail, seront votés sans aucun mot sur les retraités ni sur leur droit à la création de leur propre syndicat et cela est compréhensif du fait que le législateur ainsi que l’éditeur de ces amendements ne font pas partie de la CNR. Nous avons en Algérie, la confédération du patronat, celui des chefs d’entreprise mais pas de syndicat de retraités. Dans le monde il existe des syndicats d’étudiant, des syndicats de chômeurs celui des retraités ainsi que d’autres sauf en Algérie et mêmes les amendements qui vont être votés sont beaucoup plus une atteinte aux acquis des libertés d’expression et celle de la dissolution d’organisation si elle entrave une loi avec des condamnations pénales comprises entre six et deux ans alors que la loi doit couvrir le syndicaliste et le syndicat pour toute intimidation de la part de l’employeur ou du responsable, comme cela le prévoit les convention de l’OIT. 

Aujourd’hui le problème est posé, et seul le président de la République peut le résoudre, car un élu qui a droit aux deux autres caisses que celle de la CNR, ne dénoncera jamais cette injustice entre les trois statuts de retraités, même les syndicalistes actifs aujourd’hui n’oseront parler de cela, car ils ne sont pas encore confrontés à cette problématique et n’ont pas de vision future sur la relation entre salaires, pension de retraite et pouvoir d’achat. 

Aujourd’hui, une fois retraité et faisant partie de la CNR, le retraité et sa pension sont dévalués. Ni les revalorisations annuelles des pensions que réclame encore cette année le retraité de la CNR, ni le législateur, ni les élus de la nation n’ont de considération pour ce travailleur qui a servi son pays pendant des années. Nous sommes tous algériens, nous avons les mêmes droits et devoirs, nous refusons d'accepter des lois qui divisent les retraités en trois, ceci n’est autre que la discrimination entre les retraités d’un même pays. Des lettres sont écrites quotidiennement au ministre du travail dont deux ont été adressées par OSRA, au ministre du travail et dont la presse a parlé, mais jusqu’à ce jour, c’est le statut quo, comme si le retraité n’existait plus. Aujourd’hui, il y a près de 3 millions et demi de retraités, qui sont maltraités à travers leurs pensions, les lois qui gèrent leur caisse de retraite, la non-reconnaissance de leur syndicat OSRA, les députés élus grâce à ces pensionnés qu’ils ignorent aujourd’hui, du mépris et de la non-reconnaissance de la part du ministre du travail. Une sonnette d’alarme a été donnée par OSRA, qui malgré le refus du ministre du travail est en train de contenir ses adhérents, mais cela a une limite. Aujourd’hui, la balle n’est plus chez le ministre du travail qui refuse de répondre aux revendications et aux recours du syndicat OSRA, mais chez le Premier ministre et le président de la République. Nous ne voulons pas assister aux débordements que vivent actuellement les pays les plus développés, nous cherchons à travailler sous couverture d’une organisation représentative qui portera nos revendications et à réévaluer le statut de retraité, en Algérie, surtout en cette période de forte inflation et de chute vertigineuse du pouvoir d’achat. Nous crions haut et fort : 

non à la politique de deux poids et deux mesures vis-à-vis du retraité algérien,  

oui à une seule caisse de retraite pour tous les algériens, avec les même lois. 

HAKEM BACHIR CHARGE DE L’ORGANIQUE d’OSRA (Organisation Syndicale des Retraités Algériens) 

COORDINATEUR DES PAYS ARABES DE L’UIS DES PENSIONNES ET RETRAITES (Union Internationale Syndicale) AFFILIE A LA FSM (Fédération Syndicale Mondiale) 

 

 

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