Rapport de notre organisation là-bas

DIAGNOSTIC D’OSRA SUR L’ANNONCE DE L’AUGMENTATION D’UNE PARTIE DES PENSIONS DE RETRAITE EN ALGÉRIE : "l’éléphant qui accouche d'une souris"

Avant de faire toute analyse, nous devons nous baser sur les chiffres officiels avancés par les responsables.
Concernant la revalorisation des pensions de retraite, le ministre a évoqué la première catégorie des bénéficiaires à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans et qui perçoivent actuellement une pension de 4 000 à 10 000 DA, précisant que l’augmentation de la pension atteindra 11 000 DA et concerne 900 000 retraités.
Pour la pension de retraite à 15 000 DA, elle augmentera à 20 000 DA et concerne 250 000 retraités, a précisé le ministre du travail.
À la première lecture, nous constatons qu’il existe encore en Algérie des citoyens algériens retraités qui touchent 4 000 DA alors que le SMIC est à 20 000 DA et l’allocation chômage est à 13 000 DA.
OSRA a relevé que :
- 900 000 retraités sur 3.266.000 touchent moins de 10 000 DA.
- 250 000 retraités sur 3.266.000 touchent entre 10 000 et 15 000 DA.
Au total, nous nous apercevons que 1 millions 150 000 retraités touchent moins de 15 000 DA alors que l’allocation chômage était de 13 000 DA.
OSRA avait auparavant déclaré qu’il était inconcevable que des pensions soient inférieures à l’allocation chômage. OSRA continue à œuvrer pour que la pension minimale soit équivalente au SNMG qui devrait être relevé.
OSRA, à partir de ces chiffres craint que ces augmentations ne concernent qu’un alignement de la pension de retraite à l’allocation chômage, qui est de 15 000 DA. Cet alignement à l’allocation chômage visera 900 000 retraités et seulement 250 000 pensionnés auront droit à celui du SNMG.
Cette annonce a fait abstraction de toutes les pensions supérieures à 15 000 DA dont le sort reste inconnu, car le ministre a annoncé les augmentations à 15 000 DA sans s’avancer par exemple sur le sort des pensions comprises entre 15 000 DA et 20 000 DA. S’il considère que même ceux dont la pension est comprise entre 15 000 et 20 000 DA auront une pension de 20 000 DA, ce serait très grave car celui qui touche 19 990 pourrait avoir une augmentation de 10 DA. Ce qui montre le flou dans l’application des augmentations qui visent à faire disparaître la couche moyenne des retraités.
Pour OSRA, ces augmentations, qui ont fait beaucoup de bruit, ne concernent que 1 150 000 retraités sur 3.266.000. OSRA s’inquiète du sort des autres retraités soient 2 016 000.
Ces chiffres démontrent qu’environ 1 million de retraités touchent plus de 30 000 DA et que c’est le moment d’abolir l’IRG pour cette tranche de citoyens.
Pour OSRA, si elle a pris note des augmentations annoncées par le président de la République, a encore une fois été déçue de la méthode de leurs applications qui priveront plus 2 016 000 retraités d’augmentations similaires à celle des salariés.
Notre analyse ne peut s’arrêter là, dénonce la méthode d’application de ces augmentations depuis des années à tel point qu’on se retrouve avec 900 000 retraités rémunérés en 2023 à moins de 10 000 DA et certains à 4 000 DA. Cela me rappelle la blague du vendeur de « chawarma » : un client qui remet un panini et 50 DA pour le remplir de viande, le vendeur prend la somme et le pain le fait glisser sur la viande et lui dit « bessahtek ». C’est la situation du retraité qui touche moins de 30 000 DA et ils sont plus de 2 000 000 qui se contenteront de l’odeur des viandes et de la vue des étalages des bouchers. La question que se pose OSRA se pose est ce qu’un député ou un responsable qui touche plus de 400 000 DA peut-il prendre en considération un retraité qui touche 4 000 DA ou 30 000 DA. Les décisions des augmentations sont remises à ces personnes qui n’ont aucune idée de la dure réalité des retraités.
Pour OSRA, il y a des lustres que le retraité est marginalisé, rejeté et mis à l’écart de la société ; il n’a même pas droit à un syndicat qui le défend.
OSRA, comme pour les revalorisations annuelles qui devraient être annoncées, ces augmentations n’amèneront rien de nouveau au pouvoir d’achat du retraité tant que les responsables eux-mêmes méprisent le retraité. Aujourd’hui, seule une augmentation générale au même taux pour tous les retraités et l’abolition de l’IRG. Pour OSRA, il est plus justiciable qu’une pension de retraite soit au moins supérieur à l’allocation de chômage. Les augmentations doivent tirer tous les revenus vers le haut et non pas faire un entassement comme cela se fait actuellement. Il y a une différence entre un retraité qui touche 9 000 DA et celui qui touche 4 000 DA donc pourquoi augmenter celui le premier par 6 000 DA et le second par 11 000 DA, là c’est une injustice. Cette injustice est un exemple lors de l’application des augmentations, et cela, même lors de la revalorisation à travers de taux.
OSRA reste mobilisé, mais pessimiste sur l’impact de ces augmentations et s’attend à des miettes comme d’habitude. Ces augmentations sont annoncées à tambour battant, mais c’est "un éléphant qui accouche d'une souris". De plus ce n'est que les retraités qui ont une pension de moins de 15 000 DA qui sont concernés et tout le monde a compris que cela a été décidé pour ne pas avoir des pensions inférieures à l'allocation de chômage.

Bachir Hakem

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