Intervention de Quim Boix lors du Conseil Présidentiel de la FSM Hanoï, Vietnam, 5 et 6 mars 2016

Intervention de Quim Boix lors du Conseil Présidentiel de la FSM

Hanoï, Vietnam, 5 et 6 mars 2016

 

Camarades.

C’est toujours un plaisir et une responsabilité de pouvoir participer à une réunion de notre Conseil Présidentiel, d’autant plus s’il a lieu dans le pays qui a su mettre en déroute le monstre impérialiste, monstre qui, puisque nous ne l’avons pas encore détruit dans le monde, attaque aujourd’hui malheureusement d’autres pays dans le même but que celui qu’il poursuivait au Vietnam, mettre la main sur leurs richesses naturelles et exploiter leurs citoyens. C’est ce que fera toujours le capitalisme tant qu’il existera.

Mais ce capitalisme persistera de crise en crise jusqu’à ce que tous ensemble nous le poussions vers la crise finale, prévue par la science marxiste, crise de laquelle il ne pourra jamais se relever.

Il y a quelques jours, au nom de la direction de la FSM, et en remplacement de notre Secrétaire Général, le camarade George Mavrikos, j’ai passé près d’une semaine à Dakar, Sénégal. Les quatre syndicats qui sont là-bas affiliés à la FSM, en plus de réaliser une grande tâche de coordination de leurs activités, ont uni leurs efforts dans un Séminaire de Formation Syndicale et ont accueilli la Réunion du Bureau Francophone d’Afrique de la FSM. Parmi les conclusions, je veux souligner leur engagement à tenir à Dakar, Sénégal, la Première Conférence Africaine, francophone et anglophone, des Organisations de Classe des P&R de la FSM, surement en novembre de cette année.

Avec cette réunion, plus la Conférence Européenne des P&R que nous tiendrons le 20 juillet à Copenhague, Danemark, et celle d’Asie, que nous espérons réaliser au Pakistan, nous pensons avoir fait l’essentiel de ce qui avait été décidé lors du Congrès de fondation de notre UIS (Barcelone, Espagne, février 2014).

Au Sénégal, les syndicats affiliés à la FSM nous ont fait visiter le Musée de l’Esclavage qui se trouve sur l’île de Gorée, proche de Dakar. Là-bas, dans le livre d’or, j’ai inscrit la phrase suivante:

“En tant que FSM, nous sommes en train de lutter non seulement pour que ne se reproduise plus l’esclavage qui a affecté fondamentalement des millions de personnes noires d’Afrique, mais encore pour qu’en plus disparaisse (en le détruisant) le capitalisme qui est la nouvelle forme de l’esclavage. Avant et maintenant, quelques personnes, riches et militairement puissantes, exploitent la majorité de l’Humanité, faisant passer leur égoïsme et leur soif de richesse avant n’importe quelle autre valeur.

Nous, les syndicats de classe de la planète, allons jouer un rôle décisif dans cette tâche qui est d’en finir avec le capitalisme.”

Cette phrase résume ce que les P&R de l’UIS correspondante de la FSM nous sommes fixés comme objectif.

Le 17ème Congrès de la FSM aidera, sans aucun doute, à avancer dans cette direction et vers cet objectif.

Je vous remets, par écrit et en plusieurs langues, le bilan de 5 ans de travaux syndicaux de notre UIS, et c’est pourquoi je ne vous l’exposerai pas maintenant.

Oui, Camarades, je vous demande que vous aidiez l’UIS de P&R afin que les Conférences Régionales-Continentales convoquées par notre UIS soient un succès. Nous n’avons pas encore de structure organisée et c’est pourquoi nous dépendons de votre aide.

Organiser les P&R est une manière de poursuivre les nombreuses années de lutte de milliers de dirigeants syndicaux quand ceux-ci arrivent à l’âge d’une retraite bien méritée. Notre FSM ne doit pas laisser inorganisés ceux qui n’ont enfin plus de patron et disposent désormais de toute leur journée pour continuer à lutter afin d’améliorer les conditions de vie de la classe ouvrière.

Il y a des syndicats qui préfèrent maintenir les P&R au sein de leur structure fédérative, mais cela ne doit pas être incompatible avec leur collaboration et leur travail pour organiser les P&R en fonction du territoire où ils vivent.

Tous les jours le P&R, le militant syndical de classe, qui ne travaille plus en raison de son âge, se retrouve, en sortant de chez lui, avec d’autres P&R qui vivent près de son domicile habituel. Comme organisatrice de la classe ouvrière, la FSM doit pousser à ce que les P&R soient organisés pour la défense de leurs droits: pension publique suffisante et vie digne (c’est à dire: logement, aliments, santé, transport de proximité et loisirs pour lesquels la pension publique que touchent les P&R soit suffisante).

Le capitalisme prétend privatiser tous les systèmes publics de pensions pour passer ainsi au secteur privé les énormes sommes que gèrent à l’heure actuelle les états. N’oubliez pas, Camarades, que nous les P&R sommes près de 20 % de la population mondiale y de 30 % des votants lors des élections politiques. Organiser les P&R est fondamental pour changer cette société.

Les syndicats de la CSI (Confédération Syndicale Internationale) aident les capitalistes à faire croire que les pensions privées sont bonnes. Ainsi obtiennent-ils des commissions en tant que gestionnaires qu’ils sont des fonds de pensions privés ainsi que d’autres aides économiques, pour financer le luxe dans lequel vivent leurs dirigeants syndicaux réformistes. En ce qui concerne l’Espagne, je peux vous fournir beaucoup d’exemples

et de données qui confirment cette réalité. Par exemple, en janvier 2011, le PSOE (Parti Socialiste Ouvrier Espagnol) a signé avec les CCOO (Commissions Ouvrières) et l’UGT (Union Générale des Travailleurs) un pacte qui repousse à 67 ans l’âge de la retraite et réduit le montant touché comme pension jusqu’à 30 %. C’est ainsi que bien évidemment, en plus de trahir la classe ouvrière, on favorise les fonds de pensions privés.

Alors que ce qui précède est un exemple de la triste réalité espagnole, en Bolivie, à la suite d’un accord entre Evo Morales et les syndicats de là-bas affiliés à notre FSM, on a abaissé, en 2010, l’âge de la retraite à 58 ans (quelque 10 ans de moins qu’en Europe), avec une discrimination positive en faveur des femmes qui bénéficient d’une année en moins pour chaque enfant mis au monde (dans la limite des 55 ans).

Le syndicalisme de classe est, et sera toujours, contre toute privatisation de ce qui est public et, pour cette raison, contre les fonds privés de pensions. Je saisis cette occasion pour saluer la grande Journée Internationale que lance l’UIS des Services Publics contre les privatisations prévue pour le 4 avril prochain.

A ce jour, sur notre planète, il y a 62 personnes qui accumulent autant de richesse que la moitié de l’Humanité, c’est-à-dire que chacune de ces 62 personnes est, en moyenne, aussi riche que l’ensemble de 57,5 millions de personnes. C’est pour cela que l’argent pourrait être plus que suffisant dans le monde pour les P&R, pour les chômeurs, pour la santé et l’enseignement publics, de qualité et gratuits. Il faut seulement que nous instaurions le socialisme pour que les besoins humains soient satisfaits par la société.

Je termine l’allusion au travail de notre UIS de P&R en rappelant que les syndicats réformistes, répondant à ce que leur commande le grand capital, n’organisent pas les P&R et qu’il n’existe pas d’UIS mondiale équivalant à celle de la FSM. Ils disposent seulement d’un bureau européen pour canaliser, par ce biais, les subventions apportées par les multinationales. Sur les autres continents, la CSI ne peut organiser les P&R car il existe peu de pensions publiques et car ils sont eux-mêmes, en tant que syndicalistes réformistes, en faveur des pensions non solidaires et privées.

En ce qui concerne la réalité de la lutte syndicale dans l’état espagnol, je veux seulement vous dire que tant CCOO que l’UGT confirment leur alliance avec les gestionnaires du capitalisme. Ils l’ont ainsi rendu public récemment en appuyant un possible nouveau gouvernement gestionnaire des intérêts capitalistes qui, ces jours-ci, tandis que nous sommes au Vietnam, se décide au Parlement de l’état espagnol, à Madrid.

Je regrette d’avoir à dire que, malgré l’aide fournie par le Secrétariat de la FSM, il n’a pas été possible d’unir les efforts des syndicats de l’état espagnol affiliés a la FSM pour réaliser une grande manifestation à Madrid afin de commémorer les 70 ans de la FSM.

Il faut signaler qu’en Espagne la sympathie à l’égard de la FSM continue d’augmenter. C’est pourquoi parviennent à notre Conseil Présidentiel de nouvelles demandes d’affiliation que je propose que nous approuvions.

Afin de ne pas dépasser le temps qui m’est imparti, je manifeste mon accord sur toutes les propositions que nous a présentées le camarade George Mavrikos.

Camarades, je vous remercie pour votre attention.

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